Dans le cadre de la sortie en salle de L’Homme dauphin, sur les traces de Jacques Mayol mercredi 30 mai 2018, La Plateforme interview Estelle Robin-You, coproductrice du film. Elle raconte la naissance du projet, l’aventure de la coproduction, l’importance du travail de distribution. Ce qui la relie au projet ? « L’océan souffle toujours très fort dans l’ADN des films du balibari ! »
1/ Comment la productrice nantaise que vous êtes a croisé le chemin d’un réalisateur grec, Lefteris Charitos ?
Nous sommes très actifs sur les réseaux de producteurs, festivals et marchés européens depuis de nombreuses années. Nous avons coproduit une vingtaine de films à l’international depuis 2007. L’Homme dauphin est initié à l’origine par des coproducteurs grecs, Anemon productions, qui sont des collègues et amis, et avec qui nous cherchions depuis longtemps LE projet à produire ensemble. Nous avons ensuite rencontré le réalisateur Lefteris Charitos au cours de cette aventure qui aura duré 3 ans et nous a tous unis autour de Jacques Mayol. Au fil du temps, les liens se sont approfondis entre nous, coproducteurs, et nous réfléchissons aujourd’hui au prochain film de Lefteris : l’aventure se poursuit !
2/ Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet ? Comment L’Homme dauphin s’inscrit-il dans la ligne éditoriale des films du balibari ?
Il s’y est d’une part inscrit pour l’aventure de production qui nous amenait à travailler avec ARTE, ainsi qu’avec le fonds de soutien cinéma à la coproduction franco-grecque. Il était très tentant de suivre un axe nouveau de production, à la fois télévision et cinéma, et d’aller sur un projet à dimension très internationale. D’autre part et avant tout, Jacques Mayol est un personnage à la vie incroyablement riche, au potentiel dramaturgique très fort. Les archives étaient incroyables, les images de plongée à couper le souffle… N’oublions pas non plus que l’océan souffle toujours très fort dans l’ADN de balibari et de ses équipes.
3/ Le film a été coproduit avec deux autres sociétés, en Grèce et au Canada. Quels intérêts y a-t-il à co-produire ? Quelles difficultés ?
Le budget du film est d’environ 700 000 euros, il vaut mieux se mettre à plusieurs pour lever un tel financement. Le tournage s’est déroulé sur de nombreux pays – Jacques Mayol ayant été un grand aventurier et voyageur – et les archives étaient pléthoriques (et très coûteuses). Mayol a laissé une empreinte très forte pour de multiples raisons en France mais aussi en Grèce, au Japon, aux USA, en Inde… L’intérêt de coproduire est aussi de parvenir à fabriquer un film qui émeut et touche un public le plus large possible, et rassemble les cultures. C’est ce qui se passe avec L’Homme dauphin, qui une fois terminé a voyagé dans tous les pays de coproduction et au-delà (Grèce, France, Canada, Japon, Scandinavie, Australie, Espagne…).
Quant aux difficultés, elles sont liées à la distance géographique entre tous les partenaires, au défi de trouver une seule et même langue cinématographique, à l’éclatement de la chaîne de production sur plusieurs pays, et aux surcoûts liés à la coproduction.
4/ Le film est sorti en salle le 30 mai. Quelle va être la vie du film ? Comment va-t-il être accompagné ?
En France, il est sorti grâce à l’engagement d’un distributeur, Destiny Films. En première semaine, il sort dans 73 villes, ce qui est énorme pour un documentaire. La presse est très bonne, les réactions du public aussi (leur note sur Allociné est la meilleure de la semaine !).
Jean-Marc Barr, le narrateur du film, est resté très proche de Jacques Mayol jusqu’à la fin de ses jours, et c’est un bel hommage qu’il fait à son ami. Jean-Marc est bilingue français-anglais, il a donc fait l’enregistrement dans les deux langues. Il nous accompagne dès qu’il peut dans la promotion du film (presse, festivals…) et lors de projections publiques et rencontres avec les spectateurs, ce qui est une vraie belle chance pour nous, à commencer par le Festival Premiers Plans d’Angers en janvier dernier.
Pour L’Homme dauphin, grâce au réalisateur qui est venu faire une tournée de France pendant quasiment trois semaines, et grâce à nos nombreux partenaires comme Sea Shepherd, la Fédération Française de plongée et sports subaquatiques, Yoga Magazine, C’est Assez… les salles peuvent aussi travailler le public de manière ciblée sur des projection événementielles.
Enfin, le Facebook du film est mis à jour, des vidéos y sont postées, les événements projections publiées… donc l’information est assez disponible. Nous espérons que le film tournera au moins jusqu’en septembre, et que l’été sera propice à des programmations dans les villes de bord de mer.
Prochaine étape à l’étranger : le Festival de Vancouver au Canada, ou le coproducteur essaie également de mettre sur pied une sortie nationale.
Site officiel du film.
Dossier de presse.
Les films du balibari.